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Ïðèÿòíîãî ÷òåíèÿ!
J'ai couru après le temps
Il portait un manteau de pluie
J'ai déchiré en l'approchant
Un bout de tissu et depuis
C'est à minuit que ça arrive
Quand vous passez au jour suivant
Moi je reste sur l'autre rive
Pour une minute encore vivant
Vingt-quatre heures une
Vingt-quatre heures une
C'est ma minute sur pilotis
Mes secondes gagnées sur l'amer
Le genre de moment qu'on passe blotti
Avec des rêves d'outre-mer
C'est ma minute agent secret
Brushing parfait, regard distant
Je prend l'air sur un minaret
Au fin fond de l'Afghanistan
A vingt-quatre heures une
Vingt-quatre heures une
Une minute pour se faire la belle
Avoir la lune sous mes semelles
Et les cheveux dans les étoiles
Une minute pour se faire la malle
Dev'nir le prince de la cavale
Evadé trois fois des Baumettes
Le roi de la sauvette
Les malfrats ont leur maître
A vingt-quatre heures une
Vingt-quatre heures une
C'est ma minute "Brad Pitt"
On m'admire entre deux pop-corns
Jouer le rôle d'un brave type
Exerçant dans un hôtel borgne
C'est ma minute baldaquine
Et la barre comme un tribunal
Je fais toutes ces choses coquines
Qu'on n'voit que quand on a Canal
A vingt-quatre heures une
Vingt-quatre heures une
Une minute pour se faire la belle
Avoir la lune sous mes semelles
Et les cheveux dans les étoiles
Une minute pour se faire la malle
Dev'nir le prince de la cavale
Evadé trois fois des Baumettes
Le roi de la sauvette
Les malfrats ont leur maître
Une minute pour se faire la belle
Avoir la lune sous mes semelles
Et les cheveux dans les étoiles
Une minute pour se faire la malle
Et ne plus être ce type normal
Coincé devant l'petit écran
En rêve j'ai plus de cran
L'aiguille hors du cadran
A vingt-quatre heures une
Elle vendait dans ma rue des trucs qui n'servent à rien
Des sphères en plastique qu'on retourne sans fin
Pour voir une Tour Eiffel sous une neige imbécile
Elle alliait le pas beau au franchement inutile
Mais elle était fière de ces trucs qui n'servent à rien
Elle aimait les sourires devant son magasin
Qu'une enseigne au néon appelait "Chez Charlotte"
C'était son prénom mais je l'appelais Camelote
Quand j'n'avais rien à faire, j'lui donnais un coup d'main
Je lui tenais l'échelle pour prendre un nain d'jardin
A force de pouponner ses statues en terre cuite
On a voulu s'marier ici et tout de suite
Une pancarte sur la porte "Fermé pour cause mariage"
On a choisi le nain qui semblait le plus sage
Pour jouer le rôle du maire et en guise de témoins
Deux fleurs qui dansent le jerk quand on tape des mains
Un diplôme certifié de la meilleure maman
Servira de registre quand viendra le moment
Nous seront signataires avec un stylo plume
Qui fait de la lumière sur "Au clair de la lune"
J'lui ai dit "Mad'moiselle, veux-tu prendre ma main?"
Elle m'a dit "Pour quoi faire?" j'ai répondu "Pour rien!"
En tournant la molette d'une boîte à cadeaux
On a eu deux squelettes sertis à un anneau
Puis nous avons compté les enfants qu'nous aurons
Elle en voulait sept, vous savez les prénoms
Puis nous ferons construire sept lits superposés
Moi je tiendrai l'échelle quand faudra les coucher
Le voyage de noce a eu lieu en décembre
On a pris le métro station Quatre-Septembre
Pour voir la Tour Eiffel sous la neige matinale
Et Paris qui s'éveille dans sa boule de cristal
Elle lève son majeur dans les embouteillages
Un joli doigt rageur à l'entrée du péage
Elle fouille dans mes affaires, elle me traite de papy
Elle me bat au bras d'fer et m'envoie au tapis
Elle me déséquilibre d'une tape dans le dos
Et lance, imprévisible, son poing dans mes abdos
Elle casse le péroné de la moindre "machine"
Qu'est venue claironner un peu trop près d'mon jean
J'suis comme un chien mouillé
Qui peut s'prendre tous les coups
Les plus belles dérouillées
Et suivre son maître partout
Regarde ces hématomes
Tu vois, j't'ai dans la peau
Et ce mercurochrome
Dessine ton drapeau
J'viens te chercher le soir dans les commissariats
Tu chantes comme une baignoire et tu sens la vodka
Soirée entre copines ou virée de mat'lots
Ne change que la comptine les mecs tous des salauds
Puis je te déshabille dans notre lit, chez nous
Je pose mes béquilles souv'nir de ton genou
Dans les bras de Morphée tu dors tout en douceur
Dans mon bras, la morphine atténue la douleur
J'suis comme un chien mouillé
Qui peut s'prendre tous les coups
Les plus belles dérouillées
Et suivre son maître partout
Regarde ces hématomes
Tu vois, j't'ai dans la peau
Et ce mercurochrome
Dessine ton drapeau
J'suis comme un chien mouillé
Qui peut s'prendre tous les coups
Les plus belles dérouillées
Et suivre son maître partout
Regarde ces hématomes
Tu vois, j't'ai dans la peau
Et ce mercurochrome
Dessine ton drapeau
Je connais des lieux qui respirent
L'air du temps, les souv'nirs
Le vécu
On y vient parce que l'on y boit
On laisse pour ce que l'on voit
Un écu
Ceux qui entrent sans savoir apportent
Et laissent à l'heure où ils sortent
Leurs pensées
Qui adhèrent aux murs et aux meubles
Semblent partir et puis veulent
Y rester
Dans ces endroits, moi j'aime l'envers
Du décor une fois vos verres
Desservis
Je joue au petit criminel
Qui promène son opinel
Dans vos vies
Ouvrez les yeux car où que j'aille
Je laisse derrière moi des entailles
Des rayures
Et les gravats qu'il me reste
Servent à combler ma tristesse
Mes fêlures
Qui était à ma place?
Laisserai-je des traces?
Moi aussi! Moi aussi!
C'est pourquoi j'occupe mes loisirs
A graver partout "I was here"
Des traces de premiers rendez-vous
Ceux qui donnent le rose aux joues
Et des paupières
Battant l'air comme des papillons
Soul'vant dans un tourbillon
La poussière
Tout cela se propage et donne
Peut-être pas un cyclone
Jusqu'en Chine
Mais laisse dans l'air alentour
Un frisson qui parcourt
Notre échine
Et lorsque nous étions à l'école
Nous collions déjà nos chewing-gums
Sous les chaises
Plus tard les premières galoches
Et l'addition sur l'écorce
D'un vieux chêne
Ces gentilles délinquances
N'évit'ront pas les vacances
Eternelles
Mais ces coeurs et rectangles
Sont un peu notre langue
Maternelle
Pour dire…
Qui était à ma place?
Laisserai-je des traces?
Moi aussi! Moi aussi!
C'est pourquoi j'occupe mes loisirs
A graver partout "I was here"
Qui était à ma place?
Laisserai-je des traces?
Moi aussi! Moi aussi!
C'est pourquoi j'occupe mes loisirs
A graver partout "I was here"
"I was here"
Aurais-je imaginé que je me trouv'rais là
Une mine de stylo plantée sur ma peau?
Hanhan
Les yeux de mon bourreau qui ne me quittent pas
Ma blancheur lui fait peur, je sais qu'il cherche ses mots
Hanhan
Je suis une feuille blanche, je ne demandais rien
Qu'à rester sur mon arbre et attendre la fin
Moi j'aimais le vent se perdant dans mes feuilles
Le murmure de la sève qui me donnait la vie
Moi j'aimais la hauteur que j'avais sur les choses
Je n'ai pas vu venir la lame qui m'a trahie
Si au moins je servais de papier officiel
Pour signer des traités et protéger les faibles
Hanhan
Ou être dans les mains d'un poète oublié
Qui me jett'rait ses vers comme on cherche un ami
Hanhan
J'aurais pu être pressée sur le coeur d'une enfant
Ecoutant dans mes lignes la voix de son amant
Ou être le pliage d'un gamin de huit ans
Et voler dans les airs sous les rires des enfants
Ou être dans les pages d'un livre d'histoire
Qui dit que le chemin est encore tellement long
Mais voilà que je sens que la plume me frôle
Et les lettres se forment comme l'encre tourbillonne
Hanhan
J'n'ai jamais vu plus lourd que le poids de ces mots
C'est la misère d'un homme que je sens sur mon dos
Hanhan
Il dit "Je veux finir d'avecques ma vie
Pardonne-moi mon amour mais je m'arrête ici
Ce n'est pas de ta faute si je baisse les bras
Mais j'ai perdu ma chance de gagner ici-bas"
Et moi c'était mon rôle de porter tous ces mots
Et les larmes d'une femme tomb'ront sur moi bientôt
J'aurais pu être pressée sur le coeur d'une enfant
Ecoutant dans mes lignes la voix de son amant
Ou être le pliage d'un gamin de huit ans
Et voler dans les airs sous les rires des enfants
Mais je tourne la page d'une triste histoire
Qui dit que le chemin n'était pas tellement long
Pas tellement long
Pas tellement long…
Une guêpe s'envole, se pose, butine
Et l'image cogne à ma rétine
Mais déjà mon regard est loin
Je n'sais plus voir le quotidien
J'aim'rais m'réveiller sans mémoire
Redécouvrir c'que j'peux plus voir
J'ai écrit une petite annonce
Un mois déjà: pas de réponse
Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n'a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois
Je veux revoir ma première fleur
L'accompagner jusqu'à c'qu'elle meure
Et découvrir une flaque d'eau
Comme une porte pour descendre en haut
J'irai dimanche à Orly-Sud
Voir le métal s'prendre pour une plume
Ouvrant les doigts, joignant mes pouces
J'verrai mon ombre lui faire la course
Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n'a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois
Sentant les sons comme pris au piège
Je devin'rai mes premières neiges
Battant des mains comme un enfant
J'm'entendrai rire "Eh! C'est tout blanc!"
Je veux poursuivre des nuages noirs
Au grand galop sur les trottoirs
Sous la tourmente, au mur du vent
Les parapluies deviennent vivants
Cherche regard neuf sur les choses
Cherche iris qui n'a pas vu la rose
Je veux brûler encore une fois
Au brasier des premières fois
Mais j'ai croisé sur mon chemin
Deux grands yeux bleus, deux blanches mains
Ses menottes ont pris mes poignets
Et ce sont ses yeux qui m'ont soigné
Des parapluies se sont ouverts
Un grand avion a fendu l'air
A deversé ses doux flocons
Tout était blanc… tout… non
A nos pieds brillait quelque chose
Et mes yeux ont reconnu la rose
Et j'ai brûlé tout contre toi
Au brasier d'une première fois
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoute et m'fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terr'
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage
Par un soir de novembre, à cheval sur les toits
Un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d'putois
Allumait ses feux d'artifice
Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices
" Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié
Mon époux vient d'partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d'coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu'il est représentant
D'un' maison de paratonnerres "
En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins
Et puis l'amour a fait le reste
Toi qui sèmes des paratonnerr's à foison
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur on ne peut plus funeste
Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage
Rentra dans ses foyers fair' sécher son mari
En m'donnant rendez-vous les jours d'intempérie
Rendez-vous au prochain orage
A partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais elle n'est pas revenue
Son bonhomm' de mari avait tant fait d'affair's
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer
Qu'il était dev'nu millionnaire
Et l'avait emmenée vers des cieux toujours bleus
Des pays imbécil's où jamais il ne pleut
Où l'on ne sait rien du tonnerre
Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a t'nu tête ensemble
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mill' de mon cœur a laissé le dessin
D'un' petit' fleur qui lui ressemble
Aujourd'hui c'est dimanche, et comme tous les dimanches
Le temps s'est arrêté, il hésite il se penche
Entre l'écho d'hier, et les bribes de demain
Le tac-tic de l'horloge, et c'est l'heure de plus rien
Quand la tête s'embrume, ce sont les pieds qui pensent
Ils veulent comme d'habitude, leur balade du dimanche
Et qu'importe l'Ev'rest, dans cette activité
Ce qui compte c'est le geste, et pas le déniv'lé
Les K-ways sont en boule, et balancent sur les hanches
De cette étrange foule de prom'neurs du dimanche
Tout c'la donne un p'tit air "Roche de Solutré"
Y a toujours devant nous un vieux qui traîne les pieds
Les enfants font la guerre avec des branches cassées
Dans les blockhaus qui naguère attendaient les Anglais
On entend les appels de la famille Machin
Qui a perdu dans l'affaire le petit Jean-Damien
Sur les chemins de terre sont plantés des bancs pour
Y déposer Grand-Mère, qu'on prendra au retour
Et sans notre doyenne, la balade continue
Sur une cadence moyenne légèrement au-dessus
Il faut tout en marchant, protéger ses arrières
Car les chiens et leur truffe ont l'âme aventurière
On les sort de leurs niches pour tester des crois'ments
Imagine un caniche et un berger allemand
Plus loin les premiers signes, on approche de la fin
L'odeur de la cuisine entre deux tranches de pain
La bataille légendaire à coups de branches cassées
S'est conclue par une trêve après une bonne râclée
Au bout d'une falaise, la terre dépose les armes
Et notre balade s'achève devant le royaume des vagues
Entre l'écho d'hier, et les bribes de demain
La chanson de la mer, et c'est l'heure d'être bien
J'ai reçu une lettre
Il y a un mois peut-être
Arrivée par erreur
Maladresse de facteur
Aspergée de parfum
Rouge à lèvres carmin
J'aurais dû cette lettre
Ne pas l'ouvrir peut-être
Mais moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
…veux bien qu'elle me nomme
Alphonse ou Fred c'est comme elle veut
– Payapapa papayapa
C'est comme elle veut
– Payapapa papayapa
Des jolies marguerites
Sur le haut de ses "i"
Des courbes manuscrites
Comme dans les abbayes
Quelques fautes d'orthographe
Une légère dyslexie
Et en guise de paraphe
"Ta petite blonde sexy"
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
…n'aime pas les nonnes
Et j'en suis tombé amoureux
– Payapapa papayapa
Amoureux
– Payapapa papayapa
Elle écrit que dimanche
Elle s'ra sur la falaise
Où je l'ai prise par les hanches
Et que dans l'hypothèse
Où j'n'aurais pas le tact
D'assumer mes ébats
Elle choisira l'impact
30 mètres plus bas
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
…n'veux pas qu'elle s'assomme
Car j'en suis tombé amoureux
– Payapapa papayapa
Amoureux
– Payapapa papayapa
Grâce au cachet d'la poste
D'une ville sur la Manche
J'étais à l'avant-poste
Au matin du dimanche
L'endroit était désert
Il faudra êt'patient
Des blondes suicidaires
Il n'y en a pas cent
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
…veux battre Newton
Car j'en suis tombé amoureux
– Payapapa papayapa
Amoureux
– Payapapa papayapa
Elle surplombait la Manche
Quand je l'ai reconnue
J'ai saisi par la manche
Ma petite ingénue
Qui ne l'était pas tant
Au regard du profil
Qu'un petit habitant
Lui f'sait sous le nombril
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
…veux bien qu'il me nomme
– Papa – s'il le veut
– Payapapa papayapa
S'il le veut!
– Payapapa papayapa
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
…veux bien qu'il me nomme
Papa… s'il le veut
– Payapapa papayapa
S'il le veut!
– Payapapa papayapa
Payapapayapapa
Payapapapapa payapapayapapa
Payapapa papayapa
– Payapapa papayapa
Payapapa papayapa
– Payapapa papayapa
Une vieille deux-ch'vaux qui tousse
Déversait des prospectus
"Ce soir, vingt heures, venez tous,
Entrez au Lacrymal Circus."
J'étais seul et je cherchais
Un abri contre la bruine
J'ai pris ma place au guichet
D'une roulotte qui tombe en ruine
Au Lacrymal Circus
On y voit c'qu'on veut y voir
Ce soir des cumulus
Jettent sur ma vie une ombre ivoire
Et je vois
Dans les tentures rouge et or
Quelques vieilles connaissances
Des souv'nirs qui collent au corps
Comme une vapeur d'essence
Et j'ai froid
Un vieux lion à bout de forces
A cligné trois fois des yeux
Il me disait, je crois, en morse
"J'peux pas sauter, j'ai peur du feu!"
Puis un clown neurasthénique
A pleuré sur mon épaule
"J'ai beau faire mes gags scéniques
Quand je tombe je suis pas drôle!"
Au Lacrymal Circus
On y voit c'qu'on veut y voir
Ce soir des cumulus
Jettent sur ma vie une ombre ivoire
Et je vois
Dans les tentures rouge et or
Quelques vieilles connaissances
Des souv'nirs qui collent au corps
Comme une vapeur d'essence
Et j'ai froid
Au Lacrymal Circus
On y voit c'qu'on veut y voir
Ce soir des cumulus
Jettent sur ma vie une ombre ivoire
Et je vois
Dans les tentures rouge et or
Quelques vieilles connaissances
Des souv'nirs qui collent au corps
Comme une vapeur d'essence
Un étrange ballet équestre
Hennissements et ruades
Y a qu'un tambour à l'orchestre
Tous les cuivres sont malades
Ceux qui soufflent n'ont plus d'air
Il ne reste que ceux qui tapent
Il ne reste que ceux qui tapent
Il ne reste que ceux qui tapent
Au Lacrymal Circus…
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
Dont les ombres chinoises ondulent sur les volets
Je me suis inventé un amour pantomime
Où glissent en or et noir tes bas sur tes mollets
De ma fenêtre en face
J'caresse le plexiglas
J'maudis les techniciens
Dont les stores vénitiens
Découpent en tranches
La moindre pervenche
Déshabillée
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
Qui sèchent leurs dentelles au vent sur les balcons
C'est un peu toi qui danse quand danse la mousseline
Invité au grand bal de tes slips en coton
De ma fenêtre en face
J'caresse le plexiglas
Je maudis les méninges
Inventeurs du sèche-linge
Plus de lèche-vitrine
A ces cache-poitrines
Que tu séchais
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
Qui vident leurs armoires en quête d'une décision
Dans une heure environ, tu choisiras le jean
Tu l'enfil'ras bien sûr dans mon champ de vision
De ma fenêtre en face
J'caresse le plexiglas
Concurrence déloyale
De ton chauffage central
Une buée dense
Interrompt ma transe
Puis des épais rideaux
Et c'est la goutte d'eau
Un raval'ment d'façade
Me cache ta palissade
Une maison de retraite
Construite devant ma f'nêtre
Sur un fil par centaines
Sèchent d'immenses gaines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
J'ai toujours préféré aux voisins les voisines
Mes racines sont profondes
Eles ont traversé l'onde
Et perforé la pierre
D'une fin de terre
Elles ont tissé leur toile
Sous un ciel sans étoiles
Et nettoyé par le vent
Attirée par devant
Ô ma presqu'île accrochée
Par quelques vieux rochers
Je garde une boussole
Pour rev'nir sur mes pas
Souv'nir du ras du sol
Quand je ne marchais pas
Mes racines sont vivantes
Comme dans ces terres arides
Elles cherchent la suivante
Quand une nappe est vide
Elles forcent mon voyage
Qu'importe où et quand
Mon existence péage
"Carte moins de vingt cinq ans"
Les sandwichs sur le pouce
Les amphis à l'index
Tous ces mots dans la bouche
Le corps comme un silex
Pour peu que l'on te touche
L'étincelle qui reste
Et mes racines grandissent
Une rencontre et puis dix
Un regard et puis cent
Je regarde impuissant
Le chemin que dessinent
Pour demain mes racines
Mes racines sont sonores
Et leurs échos opposent
Une vague – falaise nord –
Un Airbus – ville rose –
Mes racines sont tactiles
Reconnaissent à tâtons
La douceur du pistil
Le rugueux du béton
La peau fine des filles
Les griffes d'un chaton
Mes racines olfactives
Gardent précieusement
L'odeur de la lessive
Dans les jupes de Maman
Mes racines sont "famille"
P't'être pas assez souvent
Pourtant mon coeur fourmille
Toujours pareillement
De "Toc toc" à mon mur
"Viens dormir avec moi"
De cueillettes de mûres
De cabanes dans les bois
De vacances tous les cinq
"Crème solaire, pelle et seau"
C'est à vous que je trinque
Avec le verre bien haut
A la prochaine étreinte
Je vous attends bientôt
Et mes racines grandissent
Une rencontre et puis dix
Un regard et puis cent
Je regarde impuissant
Le chemin que dessinent
Pour demain
Mes racines grandissent
Une rencontre et puis dix
Un regard et puis cent
Je regarde impuissant
Le chemin que dessinent
Pour demain mes racines
Mes racines
Mes racines
Mes racines
Monsieur Marcel est fossoyeur
Comme il y en a beaucoup ailleurs
Mais son sommeil est élastique
Il est narcoleptique
Il n'est pas rare qu'entre deux mottes
Il s'endorme droit dans ses bottes
Ca n'gêne que les survivants
De rev'nir le jour suivant
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelle
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelleteuse?
Il a le menton en galoche
A force de dormir sur sa pioche
Et les paupières tout en ovale
Lourdes comme une pierre tombale
Ici on connaît la rumeur
Mieux vaut prévenir quand on meurt
Mais sans entrer dans les détails
Tout dépendra de ta taille
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelle
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelleteuse?
Quitte à dormir sous la bruyère
Près du canal
J'préfère m'savoir dans un gruyère
Artisanal
Moi j'veux un M'sieur Marcel
Pour creuser ma parcelle
Hier la veuve d'un général
Qui avait cru entendre des râles
A fait rouvrir le monument
Tout ça pour quelques ronflements
Il faut croire qu'avoir des galons
Donne à sa veuve le bras long
Il a suffi qu'elle le déploie
Monsieur Marcel n'a plus d'emploi
Mais vieille rombière
Pour ta mise en bière
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelle
Mais vieille rombière
Pour ta mise en bière
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelleteuse?
Quitte à dormir sous la bruyère
Près du canal
J'préfère m'savoir dans un gruyère
Artisanal
Moi j'veux un M'sieur Marcel
Pour creuser ma parcelle
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelle
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelle
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelle
Mais tout bien pesé
S'il faut creuser
Préfères-tu qu'on creuse
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
A la pelleteuse?
Je passe encore une nuit blanche
Une traversée de la Manche
Je compte les moutons qui s'y baignent
Me cogne au ding dong de Big Ben
Je passe encore une nuit blanche
Une heure sur le dos deux sur la tranche
J'essaie un rêve puis le rature
Passe par toutes les températures
Mes yeux ouverts cartographient
Grâce au diodes de la chaîne hi-fi
La moindre trace sur le mur
Que laissent les défauts de peinture
Et j'ai déjà pu répertorier
Une libellule deux fox-terriers
Un truc qui ressemble à la France
Il manque juste un bout de Provence
Et toi tu dors, conquistador
Dans ton Amérique, on s'endort si vite
J'aim'rais t'greffer les bras d'Morphée
Pour m'y blottir et enfin dormir
Je passe encore une nuit blanche
Et toi dans ta bulle tu scies des branches
C'n'est plus une bande dessinée
Mais c'est une forêt qu't'as décimée
J'ai tout fait pour percer ta bulle
Une quinte de toux que je simule
Mais pour t'empêcher de me fausser
Compagnie je peux me brosser
Et demain tu me feras l'affront
La marque d'oreiller sur le front
Tu diras, culot inouï
"J'n'ai pas fermé l'oeil de la nuit!"
A l'heure de mettre pied à terre
J'aurai sous les yeux deux cratères
Il faut croire que mon sommeil
Est en ch'ville avec le soleil
Et toi tu dors, conquistador
Dans ton Amérique, on s'endort si vite
J'aim'rais t'greffer les bras d'Morphée
Pour m'y blottir et enfin dormir
Mais toi tu dors, conquistador
Dans ton Amérique, on s'endort si vite
J'aim'rais t'greffer les bras d'Morphée
Pour m'y blottir et enfin dormir
Mais toi tu dors, conquistador
Dans ton Amérique, on s'endort si vite
J'aim'rais t'greffer les bras d'Morphée
Pour m'y blottir et enfin dormir
Des spaghettis, d'la sauce tomate
Dans la banlieue nord de Dijon
J'ai choisi la voie diplomate
Qui m'a évité la prison
Ca fait vingt ans que je me cache
Et je pensais vivre bien moins
Le FBI remplit sa tâche
La protection d'un témoin
Repenti
J'ai trahi
J'aurais bien pu casser des pierres
Au pénitencier du Texas
Mais je me finis à la bière
Dans un PMU bien moins classe
Tous les soirs, on remplit mon verre
Et on rigole, on me salit
Quand je raconte les tours de verre
Ma vie à Little Italy
Repenti
J'ai trahi
Mafioso jusqu'au bout des ongles
J'suis dev'nu le poch'tron du coin
Quand les hommes de main de mon oncle
Recherchent Tony-Les-Deux-Poings
Dans les premiers mois de ma planque
J'ai cru qu'ma vie serait la même
En recréant ce qui me manque
De ma Sicile américaine
J'ai aidé quelques connaissances
Dans leurs querelles de voisinage
Deux trois corps imbibés d'essence
Quelques accidents de ménage
Repenti
J'ai trahi
Mafioso jusqu'au bout des ongles
J'suis dev'nu le poch'tron du coin
Quand les hommes de main de mon oncle
Recherchent Tony-Les-Deux-Poings
Mes p'tits voisins, des frères et soeurs
Me montraient leurs carnets de notes
Je rencontrais leurs professeurs
Et prélevais quelques quenottes
Mais aujourd'hui je suis trop vieux
Je m'occupe de mes hortensias
C'est étrange comme ils poussent mieux
Qu'ai-je bien pu donc enterrer là?
Repenti
J'ai trahi
Dans les fourrés quelque chose bouge
J'aperçois l'ombre d'un sniper
Sur ma poitrine une lumière rouge
Je t'attendais, je n'ai pas peur
Qu'on m'allonge sur mon lit
Sur mon coeur une fleur d'hortensia
Je vais revoir le Stromboli
Je vais oublier la mafia
Repenti
J'ai trahi
Repenti
J'ai trahi
Ñïàñèáî, ÷òî ñêà÷àëè êíèãó â áåñïëàòíîé ýëåêòðîííîé áèáëèîòåêå BooksCafe.Net
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