Ce livre est plus connu sous le titre «Le bourg de St?pantchikovo et sa population».Par une lettre, le narrateur est invit? ? rejoindre son oncle de toute urgence dans le village de St?pantchikovo, o? il devra ?pouser une jeune gouvernante qu'il n'a pourtant jamais vue. Rendu sur les lieux, il pense se trouver dans un asile de fous: l'enti?re maisonn?e est soumise ? la tyrannie imb?cile d'un tartuffe de province, anim? d'une haine inexpugnable envers le monde qui a fait de lui un rat?.Ce roman port? par une belle ?nergie comique, celle de la farce ou du th??tre de marionnettes, fut ?crit en 1859 par un auteur qui, apr?s dix ans de bagne et de rel?gation, revenait dans la vie litt?raire.
Raskolnikov, ?tudiant ? Saint-P?tersbourg, a interrompu ses ?tudes. R?veur solitaire, referm? sur lui-m?me, sombre, triste, altier et fier, mais ?galement g?n?reux et bon, il se consid?re comme un homme hors du commun. Il est persuad? que, sur Terre, certains ?tres sont nuisibles ou parasites. Il a une th?orie. On peut sacrifier un pou si, par ce sacrifice, on fait le bien par ailleurs. Ce pou, il l'a trouv? en la personne d'une femme ignoble, pr?teuse sur gages. Apr?s avoir imagin? ce meurtre des centaines de fois, le regard br?lant, les joues creuses, il finit par commettre ce crime, mais rien ne se passe comme pr?vu… et sa vie bascule.Un des plus grands romans de Dosto?evski et de la litt?rature russe, qu'il faut absolument avoir lu…
Dosto?evski a 40 ans lorsqu'il ?crit Humili?s et Offens?s, peu apr?s son retour d'exil en Sib?rie, pour soutenir une revue appartenant ? son fr?re. C'est encore une oeuvre de «jeunesse».Vania, le narrateur, est ?crivain de son ?tat. Il recueille Nelly une jeune orpheline dont la m?re est morte dans le d?nuement et et qui a ?t? reni?e par son p?re. Bien qu'amoureux de Natacha, Vania se sacrifie au profit d'Aliocha, jeune homme faible et influen?able dont Natacha est ?prise. Entre ces deux histoires, le parfait sc?l?rat – ...
Le r?cit d?bute par la description d'une f?te de No?l o? se r?jouissent des enfants, et en particulier une fillette de onze ans, riche h?riti?re. Puis survient Julian Mastakovitch, dignitaire d?j? rencontr? dans Un Coeur faible, qui se r?v?le ici un homme rus?, avide d'argent et sensuel. Il jette son d?volu sur la petite fille en tant que future ?pouse…
L'id?e principale de ce r?cit, c'est la bont? modeste et sinc?re d'un ?tre simple, un vieux sous-officier en retraite, Astafi. Ce dernier, pauvre lui-m?me, h?berge dans sa chambre un ivrogne, Emelian, lui vient en aide, sympathise avec lui et ?prouve un vif chagrin lorsqu'il s'aper?oit que celui-ci l'a vol?. Mais par d?licatesse d'?me, il ne lui fait aucun reproche. L'ivrogne Emelian est aussi un ?tre sensible et d?licat. Il a commis un vol, par faiblesse, mais il est plein de remords. Sur son lit de mort, il avoue son d?lit et se sent soulag? et pardonn?.
Le prince Mychkine est un ?tre fondamentalement bon, mais sa bont? confine ? la na?vet? et ? l'idiotie, m?me s'il est capable d'analyses psychologiques tr?s fines. Apr?s avoir pass? sa jeunesse en Suisse dans un sanatorium pour soigner son ?pilepsie (maladie dont ?tait ?galement atteint Dosto?evski) doubl?e d'une sorte d'autisme, il retourne en Russie pour p?n?trer les cercles ferm?s de la soci?t? russe. Lors de la soir?e d'anniversaire de Nastassia Filippovna, le prince Mychkine voit un jeune bourgeois, Parfen Semenovitch Rogojine arriver ivre et offrir une forte somme d'argent ? la ...
Ce roman, l'un des livres phare de Dosto?evski, reprend le credo de l'auteur: un homme profond?ment bon r?pand, tel le Christ, la lumi?re autour de lui. Il d?couvre, ? Saint-P?tersbourg, une soci?t? cupide et hypocrite et s'il parvient ? r?v?ler le bien chez chacun c'est au prix d'une lutte permanente contre le mal.
Dans ce «vaudeville ? la russe», Dosto?evski retrouve l'inspiration comique du Double et du Crocodile. De nouveau l'enfermement, les d?ambulations, la solitude et de nouveau la jalousie, le baiser entre ennemis, et le d?sir mim?tique. Le mot «?ternel» du titre sugg?re la r?p?tition infinie du triangle infernal mari cocu-femme-amant, chacun tenant l'autre par la barbichette. Le triangle infernal est une excellent moteur litt?raire, m?me et surtout s'il tourne au cercle vicieux. Curieusement, il y a aussi dans L'?ternel mari une sorte d'innocence, d'incons?quence, de l?g?ret?. D'ailleurs le triangle infernal n'est rompu que par la fuite et le rire. Pas de r?demption dans le Christ, ici.
L'?crivain renoue ici avec la veine comique, mais dans un genre l?g?rement scabreux qui ?tait alors en vogue. Dans le premier r?cit, nous voyons le mari jaloux attendre sa femme ? l'issue d'un rendez-vous: il entre en conversation avec un jeune amant de celle-ci qui l'attend lui aussi. Enfin l'?pouse infid?le sort, accompagn?e d'un homme. Elle a tromp? et son mari et son premier amant… Dans le second chapitre, le m?me mari jaloux voudrait surprendre en flagrant d?lit sa femme, mais il se trompe d'?tage et, ayant p?n?tr? dans un logement inconnu, il se cache sous le lit o? se trouve d?j? un jeune homme qui s'est, lui aussi, tromp? d'?tage…
Ordynov est un jeune homme tr?s instruit, d?tach? de la soci?t?, enferm? dans le monde imaginaire de sa pens?e et de ses r?ves. Il est occup? ? ?crire une histoire de l'?glise. C'est, en outre, un exalt?, qui a parfois des crises d'?pilepsie (maladie dont Dosto?evski ?tait atteint). ?tre solitaire, plein de passions refoul?es qui n'attendent que le moment de jaillir de son c?ur, Ordynov s'?prend de la belle logeuse, dont il ne sait si elle est la fille ou la femme d'un vieillard ?nigmatique, une esp?ce de devin qui pr?dit le sort aux hommes et qui est lui-m?me sujet ? l'?pilepsie… Tout le r?cit se d?roule dans une atmosph?re onirique, o? le h?ros peut ? peine distinguer ses r?ves du monde r?el.
Le bouffon Polzounkov est aussi un «coeur ardent», plein de bonnes intentions, qui voudrait aimer et ?tre aim?. Il nous raconte son idylle de fian?ailles avec la modeste Marie. Mais ce bouffon est ambivalent. Il essaie ?galement de faire chanter son futur beau-p?re. Il sera, en fin de compte, adroitement dup? par celui-ci.
Ce court roman fut publi? un mois apr?s Les Pauvres Gens. Il re?ut un accueil mitig? dans le public, maints lecteurs se plaignaient de ses longueurs, quelques critiques d?nonc?rent une trop nette imitation de Gogol. Cependant Bi?linski insistait sur la port?e sociale de ce roman et il lui consacra un article dans lequel il caract?risait Goliadkine comme «un de ces hommes pr?ts ? s'offenser, maniaques de leur ambition, que l'on trouve souvent dans les classes moyennes et basses. Il lui semble toujours qu'on le vise par certaines paroles, certains regards, certains gestes, ...
Qui mieux qu'un joueur pouvait d?crire la descente dans l'enfer du jeu? Courant les grands casinos europ?ens, Dosto?evski est cribl? de dettes quand il ?crit ce court roman.Dans une ville d'eau imaginaire, Alexis est employ? dans la maison d'un g?n?ral russe endett? aupr?s de son entourage. Paulina, pupille du g?n?ral, demande ? Alexis de jouer ? la roulette pour elle, son rang lui interdisant les jeux de hasard. Elle a besoin d'argent mais ne dit pas pourquoi ? Alexis, amoureux d'elle. Le g?n?ral a ?galement besoin d'argent, il attend la mort d'une tante et l'h?ritage, condition pour pouvoir ?pouser Blanche de Comminges, une femme beaucoup plus jeune que lui. Mais, voil?, la tante d?couvre le jeu de la roulette…
Ce chef d'oeuvre de Dosto?evski nous raconte l'histoire d'un p?re et de ses fils dans une petite ville russe, au XIXe si?cle. C'est ? la fois un roman «policier», psychologique, philosophique, c'est avant tout le roman de la Passion, cette passion pleine de violence et de sensualit?, si caract?ristique de l'«?me russe». Ce livre foisonnant vous «prend», vous embarque pour un voyage que vous ne regretterez pas.
Dosto?evski d?crit lui-m?me la gen?se de ce roman ?pistolaire, premi?re oeuvre qu'il a publi?e: «La fum?e sortait des naseaux des chevaux, des colonnes de fum?e montaient des toits des deux rives et il semblait que de nouveaux ?difices surgissaient au-dessus des anciens, qu'une nouvelle ville se b?tissait dans l'air… Il me semblait que toute cette ville, avec tous ses habitants, puissants et faibles, avec toutes leurs habitations, asiles de mendiants ou palais dor?s, ressemblait en cette heure de cr?puscule ? une r?verie fantastique, enchant?e, qui dispara?trait ...
«Est-il possible de croire? S?rieusement et effectivement? Tout est l?.» Stavroguine envo?te tous ceux qui l'approchent, hommes ou femmes. Il ne trouve de limite ? son immense orgueil que dans l'existence de Dieu. Il la nie et tombe dans l'absurdit? de la libert? pour un homme seul et sans raison d'?tre. Tous les personnages de ce grand roman sont poss?d?s par un d?mon, le socialisme ath?e, le nihilisme r?volutionnaire ou la superstition religieuse. Ignorant les limites de notre condition, ces id?ologies sont incapables de rendre compte de l'homme et de la soci?t? et appellent un terrorisme destructeur. Sombre trag?die d'amour et de mort, «Les Poss?d?s» sont l'incarnation g?niale des doutes et des angoisses de Dosto?evski sur l'avenir de l'homme et de la Russie. D?s 1870, il avait pressenti les dangers du totalitarisme au XXe si?cle.
M. Prohartchine est un «pauvre-riche». Cette nouvelle est tir?e de l'histoire v?ridique d'un avare lue dans les journaux de la capitale, un «nouvel Harpagon mort en pauvret? sur des monceaux d'or. C'?tait un conseiller titulaire en retraite. Il ne payait que trois roubles par mois pour loger dans un coin derri?re le paravent. Il se plaignait toujours de sa pauvret? et la derni?re ann?e avant sa mort il ne paya pas son loyer. Il se refusait des mets chauds m?me aux derniers jours de sa maladie. Apr?s sa mort, on trouva ...
Dans cette nouvelle – tout ? fait mineure dans l'oeuvre de l'auteur, et m?me d'une qualit? assez «moyenne»… – deux joueurs de cartes s'unissent pour extorquer de l'argent ? un jeune homme riche, Eug?ne. Le premier, Pierre Ivanovitch, a emprunt? trois cent cinquante roubles au second pour monter cette supercherie et il ?vite de le rencontrer. Le second lui ?crit de longues lettres en l'accusant de mauvaise foi. Enfin, compl?tement brouill?s, chacun d'eux envoie ? l'autre un billet doux ?crit par la femme de l'autre…
La maison des morts, c'est le bagne de Sib?rie o? Dosto?evsky a purg? comme condamn? politique une peine de quatre ann?es de travaux forc?s et de six ans de «service militaire». Il faut noter l'actualit? des r?flexions sur le pouvoir et la violence dont Dosto?evski a parsem? ces Souvenirs. Comment ne pas penser ?galement aux bagnes qui ont marqu? ensuite la Russie, ? Staline, au Goulag.
Le h?ros principal est un petit scribe, Vassia, jeune homme plein de qualit?s, de bont? et d'amour. Ce jeune homme modeste est content de son sort, quoiqu'il ne re?oive que vingt-cinq roubles par mois. Son chef, Julian Mastakovitch, l'exploite en lui donnant du travail suppl?mentaire non pay? durant quatre mois. Mais Vassia le fait avec z?le, et lorsque le chef le gratifie de cinquante roubles, l'?me candide de Vassia d?borde de reconnaissance. Il est heureux, car il poss?de un ami qui lui est cher, Arcade, il s'est fianc? ? une jeune fille adorable, il jouit de la faveur de son chef. Mais ce «coeur faible» ne peut supporter la pl?nitude de son bonheur. Il a n?glig? son travail suppl?mentaire, en passant tout son temps libre chez sa fianc?e: il se sent fautif envers son chef qu'il ne pourra arriver ? satisfaire, grossit d?mesur?ment sa faute, se sent criminel par insubordination. Et voici que la folie, peu ? peu, s'empare de lui…